État d’âme

Démonter. Empiler. Trier.
Ou vais-je le ranger cet espoir-là, tout frais éclos et déjà obsolète ?
Dans quelle catégorie ? Celle des rêves qui auraient pu se réaliser ? Celle des projets de vie avortés ? Ou bien celle des étapes qui nous permettent de devenir ? Cette dernière est déjà bien peuplée, je la choisis pourtant. Elle est la seule qui m’offre une perspective optimiste. Je choisis l’optimisme.

Il faut à présent prendre une décision. Garder ou jeter. Stocker ou s’alléger.
Difficile de me débarrasser si vite de ce petit dessein-là. Et si je le gardais encore un instant sous mon aile ? Ce serait prendre le risque de m’embourber dans la nostalgie. Ne serait-il pas plus sage de repartir à zéro ?
Mais d’une ancre, en ce moment, j’ai grand besoin. Enchaîner les nouveaux départs m’a exposée à tous les vents. J’ai peur de m’éparpiller, de me dissoudre, de me perdre de vue. Alors… Je le garde encore un peu ?

Protéger. Emballer. Étiqueter.
Voilà. L’essentiel est soigneusement empaqueté, sauvegardé. Prêt à être ressorti, reconstitué, remonté à la première occasion. Que celle-ci soit proche ou lointaine. Je serai prête. Je n’ai plus qu’à décider que faire de l’excédent, de cette énergie récupérée que je ne puis stocker et qui ne demande qu’à s’exprimer.

Recycler. Réutiliser. Revaloriser.
La forme importe peu, je vais, une nouvelle fois me réinventer.
Je chemine et le cap détermine les passages que j’emprunte et les directions que je prends. Pas la destination finale, qui n’est qu’une illusion.

Je ne vivrai pas de ma musique cette année. L’année prochaine non plus.
Et alors ? Je vis.

7 réflexions sur “État d’âme”

  1. S’entendre sur la signification que l’on donne aux mots n’est évidemment pas une mince affaire, surtout avec la langue française ! 🙂 J’ai cependant bien perçu le concept de ta façon de « voir » les choses ; enfin, je crois et j’espère ne pas me faire d’illusion sur le sujet… :-)) Je vais tout de même en rajouter une petite couche. 🙂 Ici, dans ce que nous avons tacitement accepté comme dimension spatio-temporelle, tout découle effectivement de la perception (perception des sens et idées que s’en fait notre mental). En ce sens, il est vrai qu’une perception est effectivement perçue, point final. Il se pourrait cependant que tout soit inversé (un peu comme dans notre vision matérielle où l’image projetée sur notre rétine est à l’envers et qu’on admet que le cerveau interprète ces images et les redresse). Il se pourrait bien que tout découle de cette fameuse perception, y compris l’interprétation qu’on peut s’en faire, les croyances qui en découlent obligatoirement et les illusions qui les accompagnent immanquablement. Tant que nous admettons être des « corps matériels habités » ce sont les perceptions qui nous dirigent puisqu’un mental est intrinsèquement lié à son corps d’attache, n’appréhende rien sans lui et interprète à longueur de temps ses perceptions. Aujourd’hui, la physique (relativité générale, relativité restreinte et physique quantique) peuvent nous démontrer que le temps n’existe pas, que la matière n’est pas ce qu’elle semble être et que l’espace non plus. Notre réalité telle qu’on la perçoit n’existe donc pas et tout n’est que production de la Conscience à partir d’un champ d’informations à plusieurs dimensions (champ étant l’espace mal perçu donc, perception erronée). Pour en savoir plus, voir les travaux de l’ingénieur physicien Philippe Guillemant (site sur le Net et moultes vidéos où il explique cela bien mieux que moi). Donc, dans la façon d’appréhender notre réalité ce sont bien nos perceptions (mental et corps ne faisant qu’un) qui seraient erronées, laissant le champ libre aux illusions, aux interprétations, aux croyances et aux certitudes de certains(es) quant à l’impossibilité d’accéder à la « vérité ». Je vais m’en arrêter là et j’ai bien évidemment, moi aussi, bien conscience que mes assertions n’engagent que moi bien que je fasse partie d’un « Tout » où tout est intriqué (au sens physique quantique du terme). :-))

    1. Je suis consciente de tout cela et me suis un peu documentée sur le sujet (moins que toi). Reste à se poser la question de l’utilité des illusions, des croyances ou de l’accès à la vérité absolue 🙂

      1. Le concept d’utilité est issu du principe mental de la peur (l’un et l’autre étant intrinsèquement liés puisque issus d’une idée de « séparation »). Une illusion, par définition, est une interprétation fausse de ce qu’on perçoit et donc n’a aucune existence réelle et est, de ce fait, dépourvue de réalité. Moyennant quoi, elle n’a aucune utilité sauf à nous faire poser ce type de questionnement si on la prend pour une cause entraînant des effets illusoires. Les croyances et l’idée d’accéder à une vérité absolue prennent, elles-aussi, naissance dans le concept d’une séparation d’avec notre Être profond. Dans cette drôle d’histoire, tout dépend du postulat de départ : soit on accepte l’idée de dualité et d’une humanité séparée de sa Source – auquel cas, il est logique de penser que nous sommes des être matériels, ballotés au gré de notre mental et de ses circonvolutions conscientes et inconscientes, nous acceptant comme des entités mortelles, faibles, perdues et livrées à elles-mêmes et n’ayant aucune possibilité d’avoir jamais accès à la vérité de ce qu’elle espèreraient être vraiment (si toutefois ce concept n’est pas qu’une façon de nous rassurer face à notre petitesse et notre mort). Soit on part du postulat que nous émanons directement et sommes intrinsèquement liés à notre Source parfaite qui s’étend à travers notre Soi parfait. Auquel cas, nous sommes dans une « matrice » et cette vie n’est qu’un rêve d’illusions qui, puisque nous en avons accepté le faux postulat d’une fausse réalité, continue à perdurer tant que nous adhérons encore à ce concept. Le grand tort est donc, il me semble, de se questionner en partant du mauvais principe et en cherchant des réponses qui nous permettraient de mieux comprendre le monde que nous percevons avec des moyens finis. Si celui-ci n’est qu’une illusion, nous n’y arriverons jamais puisqu’il n’a aucune existence que celle que nous voulons bien lui accorder. Je conçois très bien que ce n’est guère facile à comprendre, mais la science d’aujourd’hui démonte énormément de barrières et permet enfin une véritable approche métaphysique au sens d’un commencement de reliance entre la physique moderne et les spiritualités anciennes (Platonisme, néoplatonisme, Advaïta Védanta, Taoisme, Soufisme…). 🙂

        1. Merci Philou d’avoir pris le temps d’expliquer tout cela. Ce n’était pas tout à fait le sujet de l’article mais c’est vrai qu’un petit rappel de physique quantique de temps en temps ne peut pas faire de mal 😉

          1. Désolé et toutes mes excuses si, apparemment, j’ai un peu fait dérivé la conversation au sujet de cet article, mais il m’a pourtant semblé être très justement en plein dans le sujet « état d’âme ». 🙂 Bonne continuation. 😉

  2. La destination finale et le chemin sont étroitement liés et sont tout autant, l’une que l’autre, des  » illusions « . Pour être plus clair, on pourrait peut-être remplacer le mot illusion par  » perception erronée  » d’un scénario dans lequel nous avons l’impression d’avoir à jouer un rôle sans en avoir jamais lu le script. Ce qui implique que nous ayons l’impression de toujours avoir à  » faire  » plutôt que  » d’être « .

    1. Je préfère le mot « illusion ». Comment une perception pourrait-elle être erronée ? Une perception est perçue, point. Puis interprétée et c’est cette interprétation qui est peut-être fausse. Mais, là encore, ça se discute. Admettre qu’une interprétation est fausse reviendrait à la remplacer par une autre. Or mon sentiment est que, c’est à nouveau une illusion. Je préfère choisir une voie de croyance, en conscience. Conscience qu’il s’agit d’une croyance puisque je ne pense pas que la vérité, celle qui ne serait pas illusion, nous soit accessible. Mais, j’ai bien conscience que c’est ma croyance et qu’elle n’engage que moi.

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