Je suis certaine que depuis mon dernier article, tu t’es entraîné, mon cher lecteur, à rythmer tes textes sur des chansons de Cabrel et même que tu as poussé l’audace jusqu’à faire la même chose sur des chansons de Piaf ou de Gainsbourg. Oui, dans mes rêves les plus fous j’en suis certaine et je jurerais même que tu en redemandes, des astuces comme celles-là !
Cette fois nous allons choisir une approche un peu plus théorique. Choisissons une autre chanson, par exemple « Comme Toi » de Jean-Jacques Goldman et analysons le rythme des vers sur les temps de la mesure.
Pour comprendre comment le texte est structuré il suffit donc de compter. Jusqu’à 4, qui plus est, c’est à ma portée.
- Tiens tous les vers font 4 temps, soit une mesure complète.
- Et, ça c’est amusant, et il y a une mesure à vide à la fin de la strophe. Ce qui fait que notre strophe dure 4 mesures.
- Par contre, c’est bizarre, il y a une syllabe avant le premier temps. On dirait qu’elle tombe « dans le vide »…
Ce que j’ai noté en troisième remarque est également très courant. Le premier temps d’une mesure est ce que l’on appelle un temps « fort ». Il est accentué. On entend bien, lorsque l’on chante une chanson, que c’est rarement le premier mot qui est accentué, rarement la première syllabe. Il y a souvent une voire plusieurs syllabes qui arrivent avant le premier temps temps, c’est à dire qu’elles appartiennent à la mesure précédente. On appelle ce procédé « anacrouse » ; Il permet de donner de la dynamique à la mélodie et de lier les différentes mesures entre elles. Un exercice intéressant serait de faire l’essai de rythmer un même texte avec et sans utiliser l’anacrouse. Tu verras, mon cher lecteur, que l’impression globale sera complètement différente.
Ici s’achève notre deuxième approche du rythme d’une chanson. Je t’invite, d’ici la prochaine fois, à observer comment sont rythmés les textes des chansons que tu aimes. Sont-ils sur le même modèle que celui que je t’ai présenté ? Y a-t-il des différences ?
Plus tu seras familier avec ces rythmes et plus tes textes trouveront leur propre rythme facilement, sans que tu doives, pour cela fournir beaucoup d’efforts. Ce qui est, avouons le, le but ultime : arriver, avec un minimum d’effort, à écrire de belles chansons !
Décidément je ne sais rien de la musique… Si certaines chansons me plaisent par leur mélodie, en général c’est clairement le texte qui me fait les aimer ! Je n’ai aucune notion de « mesure » (dans tous les sens du terme !!! 😀 ). Il me faudra écouter Comme toi en lisant ton article pour identifier cette inconnue.
Par contre, je m’amuse de ton choix de chanson, car, bien avant de te lire, bien avant de te connaître, bien avant ton conseil, il y a déjà 12 ans (pfiou !), j’avais fais rythmer mes mots sur Comme toi :
Il y avait l’eau claire et le sable de velours
A coté le désert et la savane autour
J’rêvais un peu distraite au doux soleil de la fin du jour
La photo n’est pas bonne mais l’on peut y voir
La plage de la Somone et la douceur du soir
Je vivais insouciante, aimant Saly et puis Dakar
Et puis toi, et puis toi, et puis toi, et puis toi,
Et puis toi, et puis toi, et puis toi, et puis toi,
Et puis toi que je regrette tout bas
Et puis toi qui dort sous la terre là-bas
Et puis toi, et puis toi, et puis toi, et puis toi.
Et j’allais à l’école au lycée de là-bas
J’y apprenais la France en ignorant le froid
Je chantais le soleil et la chaleur qui veillaient sur moi
Et j’aimais mon foyer et j’aimais mes amis
Surtout Claire et Deniz et surtout Hamady
Je les aurais emmenés, un jour, peut-être en Australie
Avec toi, avec toi, avec toi, avec toi,
Avec toi, avec toi, avec toi, avec toi,
Avec toi que je regrette tout bas
Avec toi qui dort sous la terre là-bas
Avec toi, avec toi, avec toi, avec toi.
Je m’appelais Sarah et n’avais pas quinze ans
Ma vie c’était douceur, rêves et nuages blancs
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement
Et j’aimais cette terre et j’aimais ces ombrages
Je vivais des histoires à travers mes images
Et je me redécouvre soudain, ici, et maintenant
Mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi,
Mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi,
Mais sans toi que je regrette tout bas
Mais sans toi qui dort sous la terre là-bas
Mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi, mais sans toi…
Faire les exercices des années avant que je les donne, ça c’est très fort 😀
Merci Une Plume, ton texte m’a beaucoup touchée.