Analyse d’une chanson : A ma place

Quoi de plus logique, lorsque l’on souhaite apprendre à écrire des chansons, que d’étudier ce qui se fait de mieux en la matière ? Bien sûr, vous me direz : « ce qui ce fait de mieux » est une approche assez subjective. N’empêche que, la chanson que j’ai sélectionnée pour cette première analyse est un très beau duo, efficace et immédiatement reconnaissable à l’oreille. Le texte est (encore une fois, de mon point de vue) très bon et, c’est bien simple, même le clip est réussi.

Écrite et interprétée par Zazie et Axel Bauer, A ma place se positionnera parmi les meilleures ventes de l’été 2001, ce qui, sans être obligatoirement un gage de qualité, témoigne néanmoins de l’efficacité de la recette.

Le texte

Pour ceux qui ne le connaitraient pas encore par cœur, le voici :

Serait-elle à ma place | Plus forte qu’un homme | Au bout de ces impasses | Où elle m’abandonne
Vivre l’enfer | Mourir au combat | Faut-il pour lui plaire | Aller jusque là
Se peut-il que j’y parvienne | Se peut-il qu’on nous pardonne
Se peut-il qu’on nous aime | Pour ce que nous sommes

Se met-il à ma place | Quelquefois | Quand mes ailes se froissent | Et mes îles se noient
Je plie sous le poids | Plie sous le poids | De cette moitié de femme | Qu’il veut que je sois
Je veux bien faire la belle | Mais pas dormir au bois | Je veux bien être reine | Mais pas l’ombre du roi
Faut-il que je cède | Faut-il que je saigne
Pour qu’il m’aime aussi | Pour ce que je suis

Pourrait-il faire en sorte  | Ferait-elle pour moi
D’ouvrir un peu la porte | Ne serait-ce qu’un pas
Pourrait-il faire encore |Encore un effort
Un geste un pas vers moi | Un pas vers moi

Je n’attends pas de toi | Que tu sois le (la) même | Je n’attends pas de toi | Que tu me comprennes
Mais seulement que tu m’aimes | Pour ce que je suis

Se met-elle à ma place | Quelquefois | Que faut-il que je fasse | Pour qu’elle me voie
Vivre l’enfer | Mourir au combat | Veux-tu faire de moi | Ce que je ne suis pas
Je veux bien tenter l’effort | De regarder en face | Mais le silence est mort | Et le tien me glace
Mon âme sœur | Cherche l’erreur | Plus mon sang se vide | Et plus tu as peur

Faut-il que je t’apprenne | Je ne demande rien
Les eaux troubles où je traine | Où tu vas d’où tu viens
Faut-il vraiment que tu saches | Tout ce que tu caches
Le doute au fond de moi | Au fond de toi

Je n’attends pas de toi | Que tu sois le (la) même | Je n’attends pas de toi | Que tu me comprennes
Mais seulement que tu m’aimes | Seulement que tu m’aimes | Pour ce que je suis

Quand je doute | Quand je tombe | Et quand la route | Est trop longue
Quand parfois | Je ne suis pas | Ce que tu attends de moi
Que veux-tu | Qu’on y fasse | Qu’aurais-tu fait | A ma place

Vous connaissez d’ores et déjà mon avis sur ce texte.

Pour expliquer mon enthousiasme, je vous dirais que je trouve que ce texte exprime merveilleusement bien les incompréhensions qui peuvent exister au sein d’un couple, sans cependant sombrer dans le cliché ni dans le jugement. Il reprend les idées préconçues sur le rôle de l’homme (« Mourir au combat ») et celui de la femme (« Dormir au bois ») et sur la douleur qui peut en résulter.

Elle nous avoue sa difficulté à concilier la part de féminin et la part de masculin qui cohabitent en elle par un jeu de mots très élégant (« mes îles » et « mes ailes »). Elle nous dévoile également un conflit intérieur entre son désir de proximité (« Un pas vers moi ») et sa volonté de ne rien exiger de son partenaire (« Je ne demande rien »).

Quant à Lui, il est touchant quand il montre son désaccord et son désarroi (« Faut-il aller jusque là ? ») vis-à-vis du rôle de l’homme fort qu’on lui impose (« Vivre l’enfer, Mourir au combat »).

Par le jeu du duo et de l’alternance, on a l’impression que chacun des antagonistes est dans sa propre bulle, mélangée maladroitement et presque par hasard, à la bulle de l’autre. Que le couple est une zone de conflit et de concessions entre deux mondes fondamentalement différents.

Les principaux champs lexicaux mis en œuvre sont ceux de la difficulté (« qu’on y parvienne », « je plie sous le poids », « je doute », « La route est trop longue »), de la douleur (« Mon sang se vide », « je saigne ») et du compromis (« Faire en sorte », « Que je cède », « Un Effort », « Un geste », « Un pas vers moi »). Le champ lexical amoureux est présent lui aussi (« qu’on nous aime », « mon âme sœur », « que tu m’aimes », « que tu me comprennes ») mais systématiquement nuancé voire écrasé par des mots des champs lexicaux précédents.

La structure

La structure en elle même n’a rien d’original et s’appuie au contraire sur une forme éprouvée : l’alternance couplets / refrain. On remarque tout de même une petite variante par la présence, juste avant le refrain, d’un échange chanté annonçant celui-ci. Nous noterons également, à la fin de chanson, une construction qui sort de la répétition couplet / pré-refrain / refrain et conclut la chanson.

Intro (instrumental)

Couplet 1 (Lui)

Couplet 2 (Elle)

Pré-refrain (Dialogue Elle – Lui)

Refrain (Elle & Lui à l’octave)

Couplet 3 (Lui)

Pré-refrain (Dialogue Lui – Elle)

Refrain (Elle & Lui à l’octave)

Variation / Fin (Elle & Lui à deux voix)

Ce qui rend cette structure intéressante, puisque ce n’est pas son originalité, c’est l’utilisation des différentes possibilités offertes par l’interprétation en duo :

  • Les couplets sont chantés en alternance : Un couplet entier chanté par Lui, puis un couplet chanté par Elle et encore un couplet par Lui.
  • Les pré-refrains sont en forme de question/réponse : C’est à dire que la phrase de l’un répond à la phrase précédente de l’autre.
  • Les refrains sont chantés à l’octave : Les deux interprètes chantent la même mélodie, mais Elle la chante plus aigu que Lui, ce qui permet d’ailleurs de bien distinguer leur deux voix.
  • Enfin, la variation en fin de chanson est chantée à deux voix : Elle et Lui chantent chacun une mélodie différente dont les notes se mélangent de manière harmonieuse.

Par les différents moyens évoqués ci-dessus, le duo apporte à la chanson une certaine symétrie (Alternance des couplets, alternance des phrases dans le pré-refrain, inversée dans le second pré-refrain…). Cependant, la rigidité et la lourdeur qu’impliquerait une symétrie absolue sont adoucies ici par plusieurs « manquements » à cette règle. Tout d’abord, l’équilibre voix féminine / voix masculine n’est pas constant et Lui chante un couplet de plus qu’Elle. Ensuite, Lui chante le premier couplet une octave plus bas (plus grave) que le second. Enfin la mélodie du premier couplet chanté par Lui n’est pas tout à fait identique à la mélodie du second. La trame harmonique de ces deux couplets est d’ailleurs différentes.

Cette remarque nous amène tout naturellement à examiner la trame harmonique du morceau.

La grille harmonique

Intro
|  Em  |  Em  |  Em  |  Em5b |

couplet 1
|  C   |  Em  |  C   |  Em   |
|  C   |  Em  |  Bm  |  Am   |
|  C   |  D   |  C   |  Em   |
|  C   |  Bm  |  Em  |  Em5b |

couplet 2
|  Em  |  Em  |  C   |  Am   |
|  Em  |  Em  |  C   |  Am   |
|  Em  |  Em  |  C   |  Am   |
|  Em  |  Em  |  C   |  Am   |

Pré-refrain
|  C   |  Em  |  C   |  Em   |
|  C   |  Em  |  Bm  |  Am   |

Refrain
|  C   |  D   |  C   |  Em   |
|  C   |  Bm  |  Em  |  Em5b |

couplet 3 (Idem Couplet 2)

Refrain 2
|  C   |  D   |  C   |  Em   |
|  C   |  Bm  |  C   |  Bm   |

Variation / Fin

|  C   |  D   |  Em  |  D    |
|  C   |  D   |  Em  |  D    |
|  C   |  A   |  G   |  A    |
|  C   |  D   |  D   |  D    |
|  Em  |

Dès l’intro, on peut deviner que le morceau est en Mi mineur, puisque cet accord y est martelé. La gamme de Mi mineur, et vous pouvez le retrouver en vous référant à l’article sur les intervalles, contient les notes Mi, Fa#, Sol, La, Si, Do et Ré.

L’appartenance à la gamme de Mi mineur est confirmée par l’analyse des accords utilisés dans la chanson qui appartiennent tous à la gamme de Mi mineur.

Tous… sauf (car il faut bien des exceptions) Em5b et A. Dans un morceau, quand un accord n’appartient pas à la tonalité principale, c’est qu’il a une autre fonction. Analysons la fonction de ces deux accords Em5b et A.

L’accord Em5b, n’est d’habitude pas très utilisé dans les chansons. Or il revient comme un leitmotiv dans A ma place. Par rapport à l’accord Em qui le précède, il possède une quinte diminuée (au lieu d’une quinte juste) ce qui lui donne une couleur particulière. La seule fonction de cet accord est donc esthétique et c’est cette couleur qui rend la chanson reconnaissable dès l’introduction.

L’accord A qui apparait à la fin de la chanson a une toute autre fonction. C’est un accord courant, mais qui n’appartient pas à la gamme de Mi mineur. Il s’agit d’un accord de modulation, c’est à dire qu’il fait passer le morceau dans une autre tonalité. Nous détaillerons le principe de la modulation dans un article ultérieur, mais nous pouvons tout de même déduire de la présence de cet accord A une modulation en Ré Majeur : En effet, l’accord de A est constitué des notes La, Do# et Mi, c’est à dire que l’on ajoute une nouvelle altération (Do#) au Fa# que nous avions déjà dans la gamme de Mi mineur. La gamme qui comprend à la fois un Fa# et un Do# est la gamme de Ré Majeur. D’ailleurs, cette modulation est accentuée par l’utilisation répétée de l’accord D à la fin du morceau.

A ceux que cette explication aurait désarçonnés, je propose simplement de tendre l’oreille. Sur la dernière partie de la chanson on entend que l’on bascule dans autre chose, que le morceau prend une autre direction. C’est tout simplement ce changement que l’on appelle modulation.

Cette modulation en Ré Majeur est de courte durée puisque la chanson se termine sur un Mi mineur (accord qui n’existe par dans la tonalité de Ré Majeur) nous ramenant ainsi à la tonalité d’origine du morceau.

Ouf! Nous n’irons pas plus loin dans l’analyse harmonique de la chanson.

Cela suffit d’ailleurs puisque nous avons détaillé ensemble ce qui fait la qualité du texte (des champs lexicaux bien identifiés et servant les thèmes abordés + des jeux de mots subtils) et l’efficacité de la trame harmonique (une grille simple en forme de couplets/refrain + une modulation en guise de variation + un leitmotiv donnant une couleur et une identité à la chanson). Deux ingrédients de base, indispensables à la recette d’une bonne chanson.

Nous verrons une prochaine fois les éléments d’assaisonnement. A très bientôt!

19 réflexions sur “Analyse d’une chanson : A ma place”

  1. Merci pour l’analyze et la grille harmonique.
    Ceci dit il y a une erreure dans la grille >
    Pré-refrain corrigé =
    | C | Bm | C | Bm |
    | C | Em | Bm | Am |

  2. Bonsoir,

    Elle dit qu’elle veut bien être la reine, mais pas l’ombre du roi.

    C’est un message moderne sur l’équité : homme femme:, sans reniement pour

    les attraits de la féminité et de la masculinité.

    C’est très fort

  3. J’adore cette chanson , je la chante parfois en duo karaoké avec ma compagne.

    Pour moi , elle est explique bien le conflit entre le besoin d’amour et d’indépendance.

    La vie à deux est souvent très difficile, voir aliénante. Mais pour beaucoup elle est indispensable . L’amour c’est accepter l’autre sans se dévaloriser.

    A bientôt

  4. J’ai toujours connu cette chanson, j’ai grandi avec puisque je n’avais que 3 ans lorsqu’elle est sortie.
    Une phrase m’a toujours, depuis que je suis capable de comprendre, interrogée: lorsqu’elle dit « Mais pas l’ombre du roi », veut-elle dire qu’on ne peut pas apercevoir de roi ou qu’elle ne veut pas être comme cachée, dans son ombre à lui? Cette question m’a poursuivie pendant des années, je me suis interrogée sur ces mots à chaque fois que j’entendais cette chanson (on ne se demandera pas pourquoi j’ai choisi de passer un bac littéraire haha), et je me pose toujours la question.
    Cependant, je pense aujourd’hui que les deux explications peuvent être simultanément justes, par exemple si l’on considère qu’il ne peut pas étre perçu comme un roi s’il la laisse dans son ombre.
    Je me souviens avoir demandé à différentes personnes ce qu’elles comprenaient de cette phrase, et avoir reçu également les deux réponses, et encore maintenant je trouve ces paroles en particulier, mais aussi toutes celles de cette chanson, très bien tournées!

    En tous cas, c’était un article interessant que j’ai aimé lire, merci!

    1. Merci beaucoup, Holyanna, pour ce commentaire et pour la question qui est posée. Dans mon interprétation, j’avais inconsciemment compris la phrase comme le fait qu’elle ne voulait pas être masquée par le roi. Elle veut être aux côtés du roi, pas derrière ou effacée par lui. Elle veut pouvoir le côtoyer, l’admirer, mais en restant la personne qu’elle est.
      Sur ces phrases ambigües, nos interprétations sont souvent l’expression de notre propre vision de la chose, donc j’assume le fait que mon interprétation n’engage que moi… et je prie Zazie de m’excuser si ce n’est pas ce qu’elle a voulu exprimer !

  5. Bonjour,
    Les paroles et surtout la vue du clip, m’évoquent immanquablement les dilemmes de « La nuit des temps » de BARJAVEL. Une très belle histoire d’amour passion…

  6. Les chansons ne serait t’elle pas un moyen d’exprimer nos ressenties, émotions, etc. Certes nous pourrions intellectualiser cela, mais les auteurs, les compositeurs… Ont t’ils pensés à cela en écrivant, composant? Sincèrement je ne le pense pas. A mon sens si nous devons parlé psycho, cela serait dans le sens que certaines personnes ont cette capacité à exprimer leurs émotions via un art. Et que pour les autres, cela est plus difficile. Faut t’il avoir eu ce trop plein de moments froids pour pourvoir les exprimer, serais-ce une question de survie? Je le pense (aussi) sincèrement. De plus sans faire de recherche importante, des personnes comme Zazie ou encore Axel Bauer ont appris la musique des leurs plus jeunes âges. Sur ce constat et afin que si analyse il y a, ne devrait t’on pas offrir à nos enfants la chance d’apprendre un art, afin que plus tard, grâce à celui-ci ou un autre ils puissent exprimer leurs émotions…

    1. Bonjour Sax et merci pour ton commentaire !
      Je suis tout à fait d’accord avec toi. Il y a des personnes qui ont cette sensibilité pour exprimer artistiquement leurs émotions et elles n’intellectualisent pas forcément ce qu’elles expriment. Cependant, la chanson est un peu singulière en ce qu’elle s’appuie sur des mots pour se dire quand la peinture utilisera des formes et des couleurs. Les mots, forcément, consciemment ou inconsciemment sont formés par notre mental qui ajoute son grain de sel, même si l’émotion de départ n’était pas intellectualisée. Du plus, les mots, encore plus s’ils sont choisis par notre inconscient, reflètent nos états psychologiques. Donc, le fait que la chanson exprime une émotion ressentie n’est pas incompatible avec cette analyse qu’elle nous propose.
      J’écrivais encore il y a quelques jours à une amie qu’écrire des chansons est pour moi comme une thérapie quand une douleur m’assaille : j’exprime cette douleur, puis je la vis pleinement à chaque fois que je chante, laissant l’émotion s’écouler (en larmes souvent). A force de chanter et rechanter cette chanson, la douleur me quitte mais la chanson reste avec l’émotion qu’elle exprime.
      Pour finir, je pense comme toi que c’est une chance pour un enfant qu’on lui donne un vocabulaire artistique pour exprimer ses émotions. Il pourra ainsi en faire quelque chose de beau et se guérir de certaines souffrances si son art lui permet de les traverser.

  7. Ping : Un an déjà : anniversaire de Une Plume & Une Voix

  8. ……… 🙂 Peut-être serait-elle devenue riche, roulerait-elle en Ferrari ou se serait-elle reconvertie dans le foie gras…… « la vie parfois nous réserve des choses drôles » comme le chantait Eddy Mitchell il y a fort longtemps. 🙂

  9. La psychologie est partout. Dans les chansons, dans les livres, dans les films, chez les artistes, les écrivains…..et chacun de nous en fait usage, en conscience et le plus souvent en inconscience. Il n’est donc pas étonnant qu’on la retrouve, un peu ici. Cela dit, c’est la chanson que tu as choisie qui se prête à ce type d’étude. Si tu avais pris pour exemple « Je te survivrai » de Jean-Pierre François ou bien « La danse des canards », ce blog dériverait beaucoup moins vers un blog psycho………..bien qu’en filigrane on pourrait trouver dans ces chansons une certaine psychologie ! 🙂 🙂

  10. Oui, merci pour cette analyse vraiment très détaillée et très complète.
    C’est effectivement une très belle chanson de Zazie. Il faut dire qu’en la personne d’Axel Bauer qui est un excellent musicien et un non moins excellent compositeur, la dame est servie si l’on peut dire.

    Pour la petite histoire, Axel est le fils de Frank Bauer, l’homme qui, pendant la seconde guerre mondiale parlait à la radio aux français depuis Londres (« Les français parlent aux français… »), lui même batteur de jazz qui officia avec Django Reinhardt. Axel est donc tombé dans la musique tout petit.

    Comme tu le notes, le thème abordé cerne parfaitement les éventuels problèmes inhérents à l’incompréhension homme/femme au sein du couple. Même si je déborde un peu du sujet traité dans ton article et si je me pose ici un peu en « psychanalyste de comptoir », 🙂 il me semble qu’il serait utile de réfléchir sur cette phrase du refrain : « ….Mais seulement que tu m’aimes | Pour ce que je suis ». Pour revendiquer que l’autre m’aime comme je suis, encore faudrait-il que je sache exactement qui je suis (que j’exprime le verbe être ou même, pourquoi pas, le verbe suivre…..). Si nous ne nous connaissons pas vraiment nous-mêmes, nous projetons invariablement sur l’autre notre propre incompréhension en lui faisant ainsi porter des fardeaux qui ne sont pas forcément les siens. L’expérience de vie en couple devient alors le terrain de tous les possibles, de l’exaspération totale, et parfois fatale, à l’évolution positive personnelle des deux protagonistes. Cela permet, dans le meilleur des cas, d’avancer côte à côte et chacun vraiment « à sa place » puisque cela aurait également pu être le titre de cette chanson………….. 🙂

    1. Merci Philou, ton ouverture sur l’introspection est intéressante, d’autant qu’on la sent en filigrane derrière cette chanson. Finalement, ce sont les questions que nous nous posons par rapport à l’autre (qu’il s’agisse d’une relation sentimentale ou tout autre type de relation) qui nous amène aux questions par rapport à nous-mêmes.
      Nous avons donc besoin de nous connaître nous-mêmes pour pouvoir être aimés « pour ce que nous sommes » mais nous avons également besoin de l’autre, des autres, pour en apprendre plus sur qui nous sommes!
      Décidément, ce blog dérive lentement vers un blog psycho 😉

  11. Préviens quand tu fais ça!!! >_< C'est tout le charme de ne pas savoir ce que l'une l'autre va publier, je me laisse surprendre par un article sur une de mes chansons préférées qui m'explique pourquoi elle a ce statut... Oserai-je avouer que je n'avais jamais noté le jeu de mots sur les "ailes" et les "îles"? Peut-être parce que je l'ai toujours "vécue" et non analysée! En tout cas, merci pour cet article.

    1. Et tu as raison de vivre les chansons plutôt que de les analyser! J’essaie aussi toujours de profiter avant de me laisser entraîner par des « déformations professionnelles » qui m’incitent à découper menu les morceaux que j’entends pour les analyser. C’est parfois assez dommage… mais tellement instructif!
      En tout cas, je ne suis pas surprise que tu aimes cette chanson, tu as bon goût 😉

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