Pas de souci

Pas de souci

Vous avez forcément rencontré – et sans doute pas plus tard qu’aujourd’hui – l’expression « Pas de souci ». Mais si, remémorez vous la scène, alors que vous alliez demander un conseil à votre collègue dans le bureau voisin :

– Salut Paulo !

– Salut !

– Je te dérange ?

– Pas de souci !

Euh… ça veut dire oui, ou ça veut dire non ? Parce que là, j’avoue que je n’ai pas bien compris l’enchaînement. Ou bien un peu plus tard, alors que vous étiez à la cantine, attablé devant votre steak-frites-salade :

– Cathy, tu peux me passer le sel s’il te plaît ?

– Tiens…

– Merci !

– Pas de souci.

Vous voyez bien. Cette expression est dans toutes les bouches. Employée à tort, à travers, pour tout dire et surtout pour ne rien dire. Surtout pour ne pas avoir à dire « Je t’en prie, avec plaisir ». Pourquoi indiquer à l’autre qu’on a eu plaisir à lui rendre service alors qu’on peut tout simplement lui signifier que lui rendre service ne nous à pas causé de souci ! On n’est plus dans la joie de faire plaisir, de rendre service, de dépanner, on est dans la recherche du souci moindre, de l’absence de contrariété.

Il faut dire que les temps sont durs. Qu’on en a du stress et des soucis. Alors, quand on peut faire quelque chose qui ne nous fait pas souci, on aurait tort de s’en priver !

Je trouve ça juste dommage. Dommage de minimiser ainsi l’importance de la requête d’une autre personne. Et dommage d’appauvrir la langue française en remplaçant les « Je t’en prie », les « de rien », les « avec joie », les « volontiers », les « à ton service », les « quand tu veux » et les « avec plaisir » par un laconique « Pas de souci ».

Péniblement je vous avoue que j’emploie moi aussi cette expression, alors même qu’elle m’agace au plus haut point. Par mimétisme sans doute et peut-être un peu par fainéantise. Comme tout le monde me direz vous ? Oui, eh bien ce n’est pas une raison. Pas une excuse.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Qu’évoque en vous l’utilisation de cette expression ?

Laissez-moi un commentaire et je vous répondrai, pas de souci !

3 réflexions sur “Pas de souci”

  1. …… C’est tout à fait vrai Marie. 😉

    L’important étant d’avoir un jardin ou, tout au moins, de se rendre compte que nous avons toutes et tous, même coincés entre des immeubles disgracieux et des villes un poil déshumanisées, un jardin intérieur à cultiver et à entretenir tout au long de notre parcours.
    D’ailleurs, sur le plan purement matériel, y’a jamais eu autant de jardineries qu’à notre époque et, même si c’est sans doute l’effet de l’installation (notamment en province) des citadins en achat de petite maison/résidence principale, l’afflux de personnes intéressées par les plantes, les fleurs, les arbustes et les arbres divers et variés, me semble plutôt rassurant. C’est évidemment devenu un business mais, au fond, je trouve cela plutôt bon signe que le « naturel » revienne un peu inconsciemment par ce biais là. Cela dit, le travail de jardinier d’intérieur c’est pas toujours facile hein ! 🙂

  2. Certains disent : t’as pas de sous, pas de souci ! …………. bien que parfois, dans cette situation, on puisse se retrouver quand même au quatrième dessous : si ! 🙂

    Sinon, pour être un peu plus sérieux, le « souci » est également (en plus de fleurir dans les jardins) une plante officinale utilisée sous le nom de « Calendula officinalis » ayant des propriétés anti-inflammatoires, anti-oedémateuses et cicatrisantes (entre autres). Donc, y’a pas de souci à l’utiliser si on en a besoin (évidemment sous contrôle médical bien avisé et moyennant une sortie de quelques sous : si)….. 🙂

    1. Merci Philou pour ces précisions. Oui le souci est aussi une jolie plante de jardin et c’est d’ailleurs presque dommage d’avoir un jardin sans souci !

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